Toutes les études le montrent: les Français sont excédés par le délabrement de leurs services publics. Mais comment cela est-il possible, dans un pays où l'État taxe tellement ses citoyens? Réponse à Aix en Provence, avec le livre d'Agnès Verdier-Molinié en main.
L'article n'est pas fou, mais je trouve que la question mérite d'être posée : comment nos services publics peuvent-ils se dégrader à ce point alors que le niveau des prélèvements obligatoires n'a pas baissé ?
Je pense que l'évasion fiscale des plus riches apporte une part de la solution, mais je ne suis pas convaincu que ce soit la seule, et ça m'intéresserait d'en savoir plus à ce sujet.
Un reportage blast qui me semblait plus solide que ce livre (qui semble juste essayer de se vendre) prétendait que l'argent est simplement dépensé en aides publique aux entreprises. Il y a les aides directes et les niches fiscales qui font des montants énormes. Les aides publiques sont le premier ou second budget de l'état de mémoire.
Dans beaucoup de boites (publiques comme privées) les managers et directeurs masquent leur médiocrité et leur incompétence en disant qu'ils n'ont pas assez de budget pour remplir leurs fonctions. Quand on s'y attarde, on se rends compte que si, ils ont assez de thunes. À mon avis il y a un problème d'organisation plus que de budget dans les services publics. Mais j'ai l'impression que c'est tabou et qu'il est plus simple d'accuser l'évasion fiscale que de faire bouger les choses autrement.
La question, c'est en quoi c'est nouveau ? Est-ce que les services sont vraiment moins bien organisés qu'autrefois ? D'autre part, les différents gouvernements ces dernières années ont vraiment serré la vis, mais on ne peut pas dire que la situation se soit améliorée, bien au contraire.
De ce que j'en comprends, on a mis plein de managers et petits chefs qui servent pas à grand chose, et on a rajouté beaucoup d'administratif.
Une ancienne infirmière que je connais, a commencé sa carrière en 1970, et tout allait à peu près correctement jusqu'au début des années 2000. Là on a commencé à leur demander de faire de plus en plus de paperasse, et on leur a collé des managers qui ne comprenaient pas les besoins et faisaient des réunions à rallonge pour tout et n'importe quoi (genre deux heures pour dire "on a pas le budget, on va rien faire"). Elle s'est barrée pour faire du libéral...
Et même le libéral, ils ont mis il y a deux ou trois ans une incompétente à la direction de la CPAM du département, elle a fait tellement de la merde qu'il y a plein d'infirmier(e)s qui arrêtent. Ca vaut plus le coup de bosser dans ces conditions. Ca va clairement avoir un impact sur l'accès aux soins dans le coin (heureusement qu'il y a ceux qui fuient l’hôpital pour remplacer les libéraux qui arrêtent...). Mais elle s'en fout, elle va juste être mutée ailleurs.
Autre domaine, quelqu'un qui bossait à la DDE (il a finit par démissionner), il y a une grosse branche tombée sur une route, il sort la tronçonneuse et la dégage. S'est fait engueuler par son chef parce qu’apparemment il était censé aller demander une autorisation pour utiliser la tronçonneuse. Et tant pis si ça gène la route et que c'est dangereux pendant ce temps, faut attendre la réunion pour décider qu'on va enlever une branche. Si vous avez des obstacles qui restent pendant des jours voire des semaines sur les routes, c'est pour ça...
J'ai vraiment l'impression que ça irait beaucoup mieux si on virait la moitié des "chefs" et qu'on laissait les gens faire un peu leur boulot sans fliquer le moindre de leurs gestes. Bien sur faut un minimum de cadre (on va pas filer la tronçonneuse au stagiaire) mais là on est vraiment dans le n'importe quoi. Et ça fait fuir les gens un minimum compétent.
L'essor des managers a clairement foutu la merde dans presque tous les secteurs, c'est fou. Le pire c'est que ces messsieurs-dames sont persuadés d'être indispensables.
Je le pense. Dans beaucoup d’administration et d’entreprises (pas que publiques) on a une bureaucratisation doublée d’une réunionnite…
C’est le cas à la SNCF par exemple pour parler d’un cas que je connais. Il serait compliqué de supprimer des emplois parmi ceux au contact du public (il faudrait même recruter) mais par contre dans les bureaux c’est l’inverse. Je ne sais pas si la tendance s’inverse mais en tout cas cela date d’il y a une vingtaine d’années, pas avant.
Pour la police, je ne pense pas que le budget du ministère de l’intérieure ait diminué depuis 20 ans mais on ne voit quasiment plus de policiers dans la rue en patrouille.
Et dans le privé, et vu qu’on est quasiment tous dans l’informatique, qui n’a pas passé une journée sans avancer comme il aurait fallu sur un projet en raison de réunion trop longue et parfois inutile ? Je ne pense pas que c’était le cas il y a 15 ou 20 ans (mais je me trompe peut être là dessus, je n’ai pas connu cette époque :))
comment nos services publics peuvent-ils se dégrader à ce point alors que le niveau des prélèvements obligatoires n’a pas baissé ?
Les cotisations sociales n’ont fait que baisser depuis des années. Alors qu’on sait qu’au-delà de 2-3 fois le SMIC, ces baisses sont délétères en terme économique et ne favorisent pas l’emploi.
Pas moi! Mais je pense que c'est Agnès Verdier-Molinié qui suscite autant de bas-votes... Elle a souvent un discours néo-libéral très caricatural, surtout sur les fonctionnaires qu'elle accuse un peu de tous les maux.