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Pensez-vous qu'il faut boycotter les projets F(L)OSS américains ?

Avec les récents évènements, on voit de plus en plus d'appels à se détourner des produits américains, et notamment sur le plan technologique où les GAFAM et cie ont depuis pas mal de temps la mainmise sur les consommateurs européens.

Cependant, l'idéologie qui est derrière le logiciel libre est différente, et notamment par rapport à ce post : https://jlai.lu/post/16041926?sort=Top, que pensez-vous de la relation que nous devons avoir en tant qu'européens vis-à-vis des projets F(L)OSS de nos camarades américains ?

16 comments
  • Ce ne sont pas des produits. Donc pas de boycott.

    • Ça se comprend, mais si jamais tu souhaits supporter les créateurs de ces logiciels, même s'ils sont obligés de se nourrir et de se loger, ils consomment indirectement des produits de là-bas. C'est subtil 😅

  • Je ne pense pas. J'ai plutôt une approche de "où est le stockage" plutôt que "d'où vient le créateur·ice". Ce qui m'importe, c'est la maitrise de mes données, et c'est pour ça que j'ai commencé à emprunté le chemin de l'open-source/self-hosted.

    Après, si j'apprends que la personne a l'origine est un nazi, je pense que je réfléchirais.

    • Tout à fait d'accord. Connaissant un peu la législation des US sur les données, je préfère à tout prix éviter que les miennes soient stockées sur des serveurs de ce pays (mais c'est compliqué pour certains services comme Signal par ex). Pour ce qui est du nazi, c'est plutôt entendable ahah

      • Je n'arrive déjà pas à faire migrer mes proches en dehors de whatsapp... Mais je m'amuse à l'auto-hébergement, et j'ai découvert il y a peu le protocole Matrix, j'ai envie de creuser.

        :) joindre le fun à l'utile.

  • Non, je ne pense pas, Les idées ne se code pas.

    • Tu veux dire que l'idéologie facho des USA ne peut pas contaminer du code libre ? Je ne suis pas du tout d'accord. Même sans aller jusqu'au fachisme, je pense que l'effet des idées sur "le code" n'est plus à démontrer. Les idées, la culture dans laquelle on évolue, tout ça se transforme concrètement en algorithmes, en UX, etc.

      Un petit exemple très concret : dans le libre il y a encore beaucoup de développeur⋅ses qui n'aiment pas les interfaces graphiques, parce que dans la culture dev les fenêtre et les boutons c'est considéré comme un truc de noob, de script-kiddie etc. Ça c'est une culture, c'est un ensemble d'idées qui sont transmises et qui influencent l'enseignement et les pratiques de développement. Ça se traduit aussi très concrètement dans le code des logiciels libres, où on voit souvent des interfaces graphiques qui sont mal pensées, contre-intuitives, et dont les rapports de bugs qui concernent les menus et autres fenêtres ne sont pas pris en compte parce que jugés "cosmétiques".
      J'utilise quasiment que des logiciels libres, j'adore le libre. Mais ⚒%X! même GIMP n'est pas foutu d'avoir un curseur de souris dynamique comme dans n'importe logiciel depuis 20 ans. Si ça avait été codé par des gens avec des idées où le GUI est aussi valorisé que le code pur, probablement qu'on n'aurait pas ce problème qui fait perdre un temps fou. Et ce n'est qu'un exemple "bénin" (enfin presque). Si on commence à parler d'algorithmes de tri, de notation ou de filtrage de contenu, on entre directement dans le sujet des biais culturels, genrés, etc.

      Ça ne veut pas dire que je considère du code ou des logiciels conçus aux USA comme automatiquement facho, mais par contre il ne faut pas croire que la politique de censure de termes et de concepts liés aux minorités (transgenres, groupes racisés, femmes etc.) ne peut pas avoir d'influence à un moment ou un autre sur des logiciels, des applications. Surtout si ça se prolonge dans le temps.

  • Liste pour y mettre mon grain de sable : linux ne serait pas ce qu'il est sans les gafam. Btrfs nous vient de facebook (c'est le plus notable que j'ai en tête) et les gafam y contribuent régulièrement. À partir de là, l'utilisation de linux sans dépendre der gafams c'est leur soutirer un peu d'argent et c'est pas si mal. De toute façon, je ne vois pas trop nos esn claquax contribuer des masses à l'écosystème open source.

    • Il est clair que, vu l'histoire de l'open source en général, bien que cette notion ait toujours eu un lien avec le monde des entreprises, ces dernières ont bien plus pris qu'elles n'ont données. Je trouve donc qu'il y a plus une dépendance des entreprises à l'open source que le contraire. Mais il est clair qu'il est difficile d'imaginer l'open source sans contribution des entreprises,.

  • Disons que ma hiérarchie serait la suivante :

    GAFAM/logiciels américains << Logiciel propriétaire Européen/Français < FOSS Américain < = FOSS Européen/Français.

    Se passer des produits des GAFAM est une absolue nécessité pour des raisons qui tiennent à la fois de l'indépendance technologique et de la sécurisation des données vis-à-vis des sociétés soumises à un droit extra territorial. Pour moi ce choix-là n'est pas discutable. Le reste est plus ouvert à la discussion /aux préférences de chacun. Une solution open source me garantie a priori un meilleur contrôle de mes données qu'un logiciel propriétaire fut-il Européen. Enfin, entre deux logiciels open source, autant privilégier les initiatives locales.

  • Les logiciels libres, en tant que code, sont des communs soit déjà transnationaux, soit ayant le potentiel de l'être. Il faut pas que la volonté de boycott se transforme en campisme. En revanche, le travail de production de ce code peut être soutenu par des entreprises ou des "non-profits" à l'état d'esprit très entrepreneurial, et tu peux te dire que tu ne veux pas les soutenir, surtout si comme mozilla ou wikipedia leurs conseils d'administration s'en mettent plein les fouilles. D'un autre côté, lae dev qui met son code sur github et demande $5 sur "buy me a coffee", c'est pas du tout la même chose.

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